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La République Démocratique du Congo

Une histoire, un peuple, une vie !


Langues & localisation

Publié par Nicolas sur 26 Juin 2013, 15:12pm

Langues & localisation

Kikongo

Kituba

Le munukutuba (ou kituba), une des langues nationales du Congo-Brazzaville est un kikongo simplifié et véhiculaire, compréhensible par les locuteurs des divers dialectes du kikongo.

Au Congo-Kinshasa (RDC), la constitution spécifie que le kikongo est une des quatre langues nationales, mais le kituba est la langue utilisée dans l’administration. Ceci peut s’expliquer par le fait que kikongo, kikongo ya Leta etkituba sont le plus souvent utilisés comme synonymes.

Histoire

Un capucin italien, Frère Bonaventura da Sardegna, fut le premier à écrire une grammaire kikongo lors de sa mission au Royaume Kongo vers 1645. Hiacinto Brusciotto de Vetralla écrit un ouvrage sur la grammaire kikongo en 1659 : Regulae quaedam pro difficillimi congensium idiomatis faciliori captu ad grammaticae normam redactae, Romae: Typis S. Congreg. de Propaganda Fide.

Classification

Le kikongo appartient à la famille des langues bantoues.

La classification de Malcolm Guthrie place le kikongo dans le groupe de langues H10. Les autres langues du groupe sont le bembe(H11), le vili (H12),le kunyi (en) (H13), le ndingi (H14) et le mboka (H15).

La classification de Bastin, Coupez et Man, dite de Tervuren sont plus récentes et sont plus précises sur les noms des langues kongo.

On les regroupe désormais sous l'arborescence suivante :

  • Langue du noyau kikongo H16

    • Kikongo méridional H16a

    • Kikongo central H16b

    • Yombe H16c

    • Fiote H16d

    • Kikongo occidental H16d

    • Bwende H16e

    • Lari H16f

    • Kikongo oriental H16g

    • Kikongo sud-est H16h

Répartition géographique

Les langues kongo sont parlées dans :

Écriture

Le kikongo s’écrit habituellement avec l’alphabet latin, mais s’écrit aussi enmandombe. Pour l’alphabet latin, différentes orthographes sont utilisées dans plusieurs publications et par la population, malgré une orthographe standardisée dans chaque pays, où il est parlé : l’alphabet standardisé de l’Angola et celui du Congo-Kinshasa (partageant les règles s’appliquant au kikongo à l’exception de la notation des nasales syllabiques). Au Congo-Brazzaville, le munukutuba a une proposition d’alph

Au Congo-Kinshasa et en Angola, les digrammes ‹ mp ›, ‹ mf ›, ‹ mb ›, ‹ mv ›, ‹ nt ›, ‹ nd ›, ‹ ns ›, ‹ nz ›, et ‹ nk › sont parfois comptés dans l’ordre alphabétique.

Orthographe

Les voyelles longues sont écrites en doublant la lettre :

  • kubaka, « prendre », et kubaaka, « déchirer » ;

  • lumbu, « jour », et luumbu, « enclos ».

Les phonèmes prénasalisés sont notés à l’aide de digrammes.

Les consonnes nasales syllabiques, des préfixes des classes nominales 1, 3 et 4, se notent différemment. En Angola, elles sont écrites ‹ m̀ › et ‹ ǹ › avec un accent grave, par exemple :

  • m̀vu, « année » comparé à mvu, « des cheveux gris » ;
  • nkama, « cent » comparé à ǹkama, « barrage ».

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Swahili

Les langues swahilies (parfois écrit souahélies en français) sont un groupe delangues bantoues de l'Afrique de l'Est qui sont le fruit d'un métissage de langues africaines, d’arabe et de persan. Elles possèdent des caractéristiques communes et surtout un vocabulaire commun qui permet à un de leurs locuteurs de se faire plus ou moins comprendre des divers locuteurs de ce groupement de langues, on ne peut parler d'intercompréhension pour toutes ces formes tant lavariété linguistique est grande. La plus utilisée et populaire de ces langues est lekiswahili (« langue swahilie » en swahili), une version standardisée et adoptée soit comme langue nationale au Kenya et en Ouganda soit comme langue officielle de facto en Tanzanie.

Origine

'apparition de la langue-ancêtre des langues swahilies, le proto-swahili, n'est pas clairement identifiée.

Le proto-swahili serait né dans l'ancienne ville de Ngozi ressortant peut-être à certaines traditions orales faisant état d'un mystérieux empire d'Ozi dans l'archipel de Lamu. Lekingozi, littéralement « langue de Ngozi », fut par ailleurs un dialecte littéraire, utilisé entreMalindi et l'ile de Pate, visant à l'archaïsme et très en vogue aux xviiie et xixe siècles dans l'écriture de poésies en langue swahilie écrites avec l'alphabet arabe. Une autre localisation est proposée par d'autres historiens pour le proto-swahili, c'est la ville de Shungwaya, près de l'actuelle frontière somalo-kényane. Nous sommes toujours dans l'attente de fouilles archéologiques qui viendraient à l'appui d'une thèse ou d'une autre. Point commun aux deux localisations proposées pour l'origine du swahili : nous sommes toujours dans la même région qui comprend la côte au sud de l'actuelle Somalie et la côte au nord de l'actuel Kenya, ainsi que les différentes îles attenant à cette bande côtière. Le terme viendrait du pluriel du mot arabe sahel (ساحل) : sawahil (سواحل) qui signifie « côte », « rivage » ou « frontière », le i final n'étant qu'un suffixe utilisé par ces langues pour rendre le discours plus fluide.

Les premiers indices écrits de l'existence de parlers swahilis sont anciens. Le Périple de la mer Érythrée, un document du iie siècle, précise que les marchands qui visitaient à la fois l'Afrique de l'Est et le sud-est de la péninsule arabe parlaient le même langage et y contractaient des mariages. Ceci n'exclut pas que les parlers, ou le proto-swahili à l'état encore indifférencié, existassent avant ce témoignage.

Les commerçants musulmans de la côte ont diffusé la langue swahilie vers l’intérieur du continent, le long des pistes marchandes etesclavagistes où elle a servi de langue véhiculaire. Au cours des siècles, elle s’est diversifiée selon les pays et dans les différentes îles au large des côtes kényanes et tanzaniennes. Entre les xve et xviie siècles, bon nombre de dialectes swahilis ont incorporé des mots portugais. Ces langues multiples ne sont alors, sur le continent, que rarement langues maternelles (1 % en Tanzanie dans les années 19501), mais sont largement utilisées en tant que langues véhiculaires, pour commercer ou pour voyager.

Diffusion

C'est au xixe siècle que la pratique de ces langues s'est largement déplacée vers l'intérieur du continent : au Kenya, en Ouganda, auRwanda, au Burundi, dans l'actuelle République démocratique du Congo et le sud de la Centrafrique. Les missionnaires s'en servaient pour prêcher. Les autorités coloniales, à partir de 1930, par l'intermédiaire du Comité sur la langue territoriale, ont alors cherché à standardiser ces langues. La standardisation a continué à être menée pour produire le swahili qui finit par s'imposer comme langue vernaculaire, puis comme langue officielle dans plusieurs pays.

Le swahili dispose d’une littérature écrite depuis plusieurs siècles (à l’origine en caractères arabes et, depuis la fin du xixe siècle, encaractères latins). Il existe des poèmes rédigés dans l'archipel de Lamu datant probablement du milieu du xviie siècle, mais dont il ne survit que des copies plus tardives. Ainsi les plus anciens manuscrits originaux rédigés en swahili datent de 1711 ; il s'agit de lettres rédigées sur l'ile de Kilwa et conservées dans les archives de l'empire portugais (Historical Archives of Goa, Inde).

Évolution

Plus récemment certains dialectes se sont métissés de nouveau avec d’autres langues africaines ou européennes. Ces langues issues de la culture swahilie évoluent donc différemment :

  • le kiswahili en absorbant du vocabulaire anglais et arabe, mais aussi du portugais et un peu d'allemand. Arvi Hurskainen propose une étude des mots d’emprunt dans une large sélection de textes swahilis de différentes époques et de natures diverses. L’étude permet de revoir à la baisse l’impact global de l’arabe et de constater une légère augmentation de l’impact global de l’anglais. Les autres dialectes swahilis de Tanzanie et du Kenya disparaissent au profit de ce swahili standardisé ;
  • le sheng (contraction des mots « SwaHili » et « ENGlish ») du Kenya qui est un mélange d'anglais, de swahili et de la langue locale (kikuyu, luo, etc) ;
  • le swahili du Congo-Kinshasa (kingwana) ;
  • les langues comoriennes se seraient différenciées du swahili de Zanzibar à partir du xie siècle ; la distinction entre les langues des îles de la côte tanzanienne et les langues comoriennes n'a réellement été identifiée qu'au début de ce siècle. Aujourd'hui la différence s'accentue car ces langues absorbent des formulations et du vocabulaire français. Par exemple, la plupart des locuteurs comoriens ne savent que les dix premiers nombres en swahili.

Caractéristiques

Dans leur structure et leur vocabulaire, les dialectes swahilis sont différents des autres langues bantoues mais partagent avec ces dernières plus de points communs qu'avec leurs autres langues d'origine, surtout l'arabe et un peu de persan et de langue indienne. On estime à 40 % la part des mots d'origine arabe dans ces langues. Toutefois les linguistes admettent que l'influence du lexique arabeest relativement récente, l'essentiel de l'apport datant de la fin de l'époque moderne et du xixe siècle[réf. nécessaire].

Les langues swahilies, comme les autres langues bantoues, utilisent des classes de nom ; cependant on compte six ou sept classes[Lesquelles ?] pour à la fois les noms singuliers et pour les noms pluriels, une pour les verbes infinitifs alors que les autres langues bantoues en contiennent traditionnellement vingt-deux2.

Le verbe swahili est composé d'une racine à laquelle on ajoute le plus souvent un ou plusieurs affixes pour indiquer, notamment, le temps, la personne, la voix où il se trouve et même, le cas échéant, le fait qu'il fait partie d'une subordonnée alors que dans les langues indo-européennes l'on recourt généralement à une conjonction.

Dialectes

Le kiunguja, le dialecte swahili de Zanzibar serait la base du kiswahili, langue officielle de nombreux pays d'Afrique de l'Est. En fait le swahili regroupe plus d'une cinquantaine de dialectes ou parlers :

Variantes

Du swahili au français

Le français a emprunté au swahili :

  • bwana, « homme », « maître », « patron » ;
  • hakuna matata, « il n'y a pas de problème » (construction grammaticale inversée de matatizo hakuna « problèmes, il n'y a pas ») ;
  • safari (venant originellement de l'arabe safara سفر), « voyage ».

Le swahili a quant à lui emprunté au français certains mots comme « madam » (probablement via l'anglais), et « sawa », dérivé de « ça va », souvent employé comme interjection phatique.

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Lingala

Le lingala est une langue bantoue parlée en République démocratique du Congo, en République du Congo, et dans une moindre mesure en République centrafricaine. On compte plus d’une trentaine de millions de locuteurs1, en langue maternelle ou seconde.

Histoire

Au xixe siècle, le bobangi était la langue véhiculaire dans le pays Ngala, sur les bords du fleuve Congo, depuis l’embouchure de la rivière Kasaï à celle de l’Ubangi, le long de celui-ci jusqu’à l’embouchure de la Ngiri (en). Après 1880, la langue fut appelée bangalapar les Occidentaux. C’est dans cette région que fut établie la Station Bangala, qui laissa place au port de la Nouvelle-Anvers, aujourd’hui Makanza, l’un des premiers postes établis sur le fleuve par l’Association internationale africaine de l’État indépendant du Congo, à mi-distance entre Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) et Stanleyville (aujourd’hui Kisangani). Ces trois postes ont d’ailleurs été les premiers à accueillir au-delà du Bas-Congo une mission catholique dès 1899. En 1900, le nom lingala était généralement utilisé pour désigner la langue. Le nom bangala est maintenant celui d’une autre langue plus à l’est, dans la province Orientale.

Le lingala est aujourd’hui largement répandu, en Congo-Kinshasa (RDC) et au Congo-Brazzaville, où il est devenu une langue régionale, largement utilisée dans les médias, l’armée, les discours officiels, mais également dans la chanson populaire. Outre lefrançais, c’est l’une des quatre langues nationales du Congo-Kinshasa, à côté du kikongo, du swahili et du tshiluba. Le lingala a progressivement supplanté le kikongo à Kinshasa, où ce dernier était pourtant la langue véhiculaire d’origine.

Le succès et l’expansion du lingala au cours de la seconde partie du xxe siècle, et en particulier à l’époque du Zaïre, sont notamment dus au fait qu’il a été largement promu par Mobutu Sese Seko, natif de la région lingalaphone. Le lingala fut notamment la langue principale de l’armée zaïroise, et aujourd’hui elle l’est aussi de l’Armée Congolaise malgré le swahili apporté par Laurent-Désiré Kabilavers 1997.

C'est aussi la langue dans laquelle chantent de nombreux artistes originaires ou installés à Kinshasa, et exportant leur musique à travers toute l'Afrique, tels Papa Wemba, Koffi Olomidé, JB Mpiana ou encore Werrason

Classification

Le lingala appartient à la famille des langues bantoues. Le terme désignait à l’origine la langue d’une ethnie, mais il a désigné dès la fin du xixe siècle une langue véhiculaire, proche d’une langue dénommée lobangi ou bobangi, et est issue d’un mélange entre plusieurs langues bantoues parlées par les habitants de la région du fleuve Congo, elle est donc généralement considérée comme langue inter-ethnique.

  • Classification de Guthrie : C.36d, groupe C.30
  • Classification Bastin/Coupé/Mann : c.36

Répartition géographique

Le lingala est parlé comme langue maternelle dans les deux Congo, la majeure partie des locuteurs étant dans le Congo-Kinshasa. Avec son statut de langue véhiculaire, le lingala est aussi parlé en Angola et en République centrafricaine. Étant donné que la musique congolaise est populaire en Afrique centrale, il est possible d’entendre des paroles en lingala des deux côtés de l’Afrique centrale, du Kenya au Cameroun.

Statut officiel

Le lingala a le statut de langue nationale véhiculaire comme le kitubà au Congo-Brazzaville. Au Congo-Kinshasa, le lingala a un statut de langue nationale au côté du kikongo, duswahili et du tshiluba. Le français est la langue officielle dans ces deux pays.

Dialectes

Le lingala possède plusieurs dialectes, recouvrant un territoire linguistique large et divisé par des frontières administratives ou de longues distances.

Bokamba et Bokamba divisent les différents dialectes de lingala de la façon suivante :

  • lingala standard, dit classique ou littéraire, ou encore lingala de Makanza
  • lingala parlé, dit populaire
  • lingala de Kinshasa
  • lingala de Brazzaville
  • mangala ou bangala — considéré comme langue dérivée car souvent mutuellement inintelligible avec les autres dialectes de lingala

Il y a aussi différents argots :

  • indoubil, ancien argot des jeunes ;
  • lingala argot, ou lingála ya bayankee, argot des jeunes de Kinshasa.

Le lingala classique est la variété utilisée dans plusieurs institutions de l’éducation et d’informations tant au niveau national qu’au niveau régional. Cette variante provient des traductions, dont une de la Bible, et des efforts de standardisation de l’Église catholique. Le lingala classique se dénote des autres dialectes par son nombre de voyelles, sept voyelles [a], [e], [ɛ], [i], [o], [ɔ], [u], par uneharmonie vocalique obligatoire et par l’utilisation de tous les suffixes grammaticaux.

Écriture

Le lingala étant plus une langue orale qu’une langue écrite, ses locuteurs utilisent plusieurs systèmes d’écriture. La plupart sont non standardisés. Parce que l’ensemble des locuteurs lingalaphones a un bas taux d’alphabétisation en lingala, l’orthographe populaire est très souple et varie d’un Congo à l’autre — au Congo-Brazzaville, le taux d’alphabétisation en lingala comme langue maternelle est entre 10 % et 30 %, alors que celui du français est plus élevé. Assez souvent l’orthographe est influencée par l’orthographe française : avec le double S, « ss », pour transcrire [s] ; « ou » pour [u] ; I avec tréma, « aï » pour [ai] ; E accent aigu, « é » pour [e] ; « e » pour le son [ɛ], O accent aigu, « ó » pour [ɔ] et parfois [o] à l’inverse de « o » pour [o] ou [ɔ]; I ou Y pour [j]. Un même mot peut se retrouver avec autant d’orthographes que les prononciations régionales, par exemple : « nyonso », « nyoso », « nionso », « nioso » sont tous des orthographes populaires de nyɔ́nsɔ.

En 1976, la Société zaïroise des linguistes a adopté un système d’écriture conventionnel pour les langues zaïroises, dont le lingala. Ce système est basé sur l’Alphabet international africain (AIA), une orthographe presque phonétique, avec le e ouvert « ɛ » et le o ouvert « ɔ » pour transcrire les voyelles [ɛ] et [ɔ], ainsi qu’une utilisation sporadique des accents pour indiquer les intonations. Malheureusement pour cette convention orthographique, il n’y a pas de système d’entrée, ni claviers ni machines à écrire, permettant d’utiliser les lettres ɛ et ɔ, et les accents. Cette convention a standardisé l’usage des lettres dans les milieux académiques, mais laisse les intonations au bon vouloir des personnes. Le manque de standardisation dans l’accentuation n’est pas un problème majeur grâce au contexte des mots dans les phrases et paragraphes.

Les orthographes populaires ont pris un pied d’avance sur l’orthographe conventionnelle car elles peuvent être tapées sur un clavier français ou anglais. Beaucoup de livres, de dissertations, la traduction lingala de la Déclaration universelle des droits de la personne et plus récemment, des forums, des listes de diffusion et des sites internet, comme Google en lingala, n’utilisent pas les caractères propres au lingala (ɛ et ɔ).

Ordre alphabétique

L’alphabet lingala est organisé de façons différentes selon les écoles ou les linguistes.

Certains utilisent seulement les lettres monogrammes, d’autres reconnaissent pleinement les digrammes et trigrammes en tant que graphèmes à part.

Selon les linguistes du CELTA, les digrammes ont chacun un ordre spécifique, par exemple : « mǐso » doit être classé avant « mba » parce que le digramme « mb » suit la lettre « m ». Les lettres « r » et « h » sont utilisées pour les mots empruntés. Les digrammes « mv », « mf » sont très rares.

Le lingala académique a 39 lettres, digrammes ou trigrammes.

Valeur des graphèmes

Les accents indiquent les tons des voyelles auxquels ils s’attachent, l’accent aigu indique un ton haut, l’accent circonflexe indique un ton variant descendant et l’accent antiflexe (circonflexe inversé) indique un ton variant montant.

Écriture Mandombe

Le lingala est aussi transcrit avec le mandombe au lieu de l’écriture latine dans les communautés kimbanguistes.

Prononciation

Voyelles

Dans certains dialectes ou variations du lingala, les voyelles /ɛ/ et /ɔ/ sont sonorisées avec leurs formes fermées [e] et [o], le plus souvent sous l’influence des langues des locuteurs.

Consonnes

Dans certaines variétés du lingala :

Le lingala contient plusieurs consonnes occlusives prénasalisées :

Les consonnes occlusives sourdes prénasalisées sont souvent substituées par leurs équivalents non prénasalisés — excepté en lingala classique :

Les consonnes occlusives sonores prénasalisées, /ᵐb/, /ⁿd/, /ᵑɡ/, /ⁿz/ ne varient pas en général.

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Tshiluba

Kanungu ka 1.

Le tshiluba, ou ciluba selon l'orthographe standardisée, est une langue bantouedu Congo-Kinshasa ayant le statut de langue nationale dans le Kasai. Elle est parlée dans plus de quatre provinces (Katanga, Kasai Oriental, Kasai Occidental, Maniema, en partie dans le Sud-Kivu) et dans les pays voisins comme l'Angola, la Zambie et la Tanzanie. Elle est parlée par plus de 30 millions d'habitants (30 000 000). Il est la langue par excellence de l'Afrique centrale.

Mubabinge Bilolo estime dans son livre Vers un dictionnaire CiKam - CiLuba que la zone lubaphone comprendrait 100 000 000 de locuteurs, répandus en Angola, Zambie, Malawi, Tanzanie, Rwanda, Mozambique, Burundi, Ouganda et Kenya. Cette extension régionale a créé au cours des siècles plusieurs variantes régionales qui ne portent pas toujours explicitement la mention Luba. C'est le cas de Bemba, Cipemba, Kihemba, Kisonge, Kanyok, Rund, Kete, Bindji, Sanga, Kiholoholo, Ambaka, Luluwa, Luntu, Cikwa-Kalonji, etc. Aujourd'hui, après la dislocation des anciens Royaumes Luba, la linguistique néo-coloniale tente de prendre les divisions provinciales et sous-régionales (Katanga, Maniema, Kasai-Occidental et Kasai-oriental) comme critères de classification. C'est ainsi qu'on parle de Luba-Kasai, Luba-Katanga, Luba-Maniema, etc. Le ciluba, appelé aussi sous le nom de kikasai surtout au Katanga comprend les variantes du Kasayi. La variante ciluba ou tshiluba (avec Ci-/Tshi-) est aussi désignée « Cena-Kasai » pour dire la variante luba du Kasai. Cette variante est parlée dans la partie centrale de la République démocratique du Congo dans les deux provinces du Kasaï (occidental et oriental). C'est la langue des Baluba du Kasaï. Les critères de classification demeurent problématiques, car le Ki- au lieu de Tshi-/Ci- se rencontre aussi dans le Kasai, dans la variante dite Songye (Kisongye, Cisonge).

Quant à l'importance scientifico-historique de la langue luba au sens large, Bilolo note : « Le vocabulaire copte et surtout le vocabulaire ciKam, cités par Obenga dans les chapitres II-III de son ouvrage Origine commune de l'égyptien ancien, du copte et des langues négro-africaines modernes. Introduction à la linguistique historique africaine (Paris, 1993), et par Homburger, dans le chapitre XII « De l'Origine égyptienne des langues négro-africaines » de son livre intitulé Les Langues négro-africaines et les peuples qui les parlent (Paris, 1941), sont, à presque 98 %, attestés dans le ciluba. Le ciluba est la langue principale de la Haute-Éthiopie et plus précisément des Royaumes de Matamba et de Kasanga-Kasanje. Elle est aujourd'hui parlée par plus de 25 000 000 des Congolais et comprises à plus de 70 % en Zambie, Malawi, Tanzanie, Rwanda, Burundi, Uganda, Mozambike, une partie du Kenya, de Zimbabwe, de Botswana, de la Namibie et de l'Angola. » (Mubabinge Bilolo, Vers un dictionnaire cikam-copte-luba : Bantuïté du vocabulaire égyptien-copte dans les essais de Homburger et d'Obenga, Publications universitaires africaines, Munich-Paris-Kinshasa, 2011, notice sur la couverture).

Classification

Le tshiluba est une langue de la grande-famille des langues bantu, de la sous-famille LUBA, à laquelle appartiennent d'autres langues lubas tel que kiluba (luba-katanga), luba-sanga (Kisanga), du Luba-hemba (Kihemba), Kibemba, Kisongye, Lunda, Kanyoka, etc.

  • Classification de Guthrie : L.31a/L31b, groupe L.30
  • Classification Bastin/Coupé/Mann : L.30

Ces classifications sont très problématiques, car en les utilisant pour les langues européennes, on aboutirait à plusieurs milliers de langues allemandes, françaises, anglaises, etc. Elles relèvent du registre de la dialectologie et non de la linguistique. Les linguistes africains sont tombés dans le piège de la dialectologie. Au lieu de parler de deutsch, ils se consacrent à l'inventaire des variantes comme le « bavarois », le fränkisch, le schwäbisch, le steirisch, le preußisch, le kölsch, etc. Le nom de la langue luba et de l'ethnie Luba prêtent souvent à confusion :

  • Tshiluba ou Ciluba ou Cyena-Kasai est la variante luba parlée dans le Kasai (Kananga, Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu, Tshikapa, Mweka, Luebo, KaZumba, Tshimbulu, Dimbelenge, etc.)
  • Kiluba ou Cyena-katanga est la variante sœur parlée dans le Katanga (territoires de Kamina, Bukama, Mitwaba, Kaniama, Kabalo, Manolno, et Kabongo ; et dans une partie des territoires Kongolo, Nyunzu, Moba, et Kalemie)
  • La variante de Maniema est appelée kisongye. Cette variante est très importante, car elle révèle la parenté entre le luba est les langues de l'Ouganda, Rwanda. Burundi, Kenya et Tanzanie.
  • Les locuteurs de ces variantes sont un peuple et avait un double-royaumes ou double-pays jusqu'au xviiie siècle. Il s'agit du royaume de Matamba et de Kasanga-Kasanji. Ils se reconnaissent tous d'une même origine historique, comme des enfants de Nkole et surtout de Ilunga-Mbidi et de Nkongolo-Mwamba. Ils auraient pris stratégiquement des routes différentes à Nsanga-Lubangu. Les nations dominantes de la grande famille Luba sont :
    • les Baluba du Kasai dont la langue est Tshiluba (variantes : Songye, Kanyoka, Luluwa, Lubilash)
    • Les Baluba du Katanga dont la langue est Kiluba

Il ne faut pas oublier les Songye, les Bemba et les Lunda. A Kinshasa, quand on parle des Baluba, on fait allusion à tous les Baluba, y compris ces derniers groupes et ceux du Sud-Kivu.

Au Katanga, quand on parle actuellement de Baluba, on fait allusion à ceux du Katanga, alors que ceux du Kasai on ne les connaît pas sous l'ethnique Baluba mais plutôt sous le terme de la division administrative Bakasai. Appellation très correcte, car le Kasai comprend aussi les Kuba, les Tetela, les Twa ou Batwa, etc.

Une autre confusion entre le Baluba du Kasai eux-meme est que, au Kasai les Baluba sont les locuteurs du Ciluba du Kasai Oriental alors que les locuteurs du Ciluba du Kasai Occidental sont les Lulua (Bena-Lulua) ou Bashilange, ceux du Territoire de Dimbelenge au Kasai Occidental sont les Bakwa-Luntu et Bena-Konji et et ceux du Territoire de Kabinda sont les Basonge/Basongye.

La majorité du peuple congolais ne sait pas distinguer entre ces peuples et ces langues. Suivant les régions, on a la connaissance de l'un(e) tout en ignorant l'existence de l'autre.

Désignation

Muluba : une personne Luba

  • Baluba : le peuple Luba (pluriel de muluba)
  • Tshiluba/ Ciluba : langue de Baluba
  • Buluba : espace Luba. C'est un ensemble qui comprend : la terre, la langue, la culture, la coutume, la tradition, la société, la fierté, le fait d'appartenir à l'ethnie Luba, etc. Bref tout élément permettant de distinguer les Baluba des autres peuples ou ethnies.

Ces mêmes désignations s'appliquent chez les Baluba du Katanga à l'exception de la langue qui s'appelle « Kiluba ».

En ce qui concerne l'orthographe dite "standardisée", qui consiste à remplacer le "tsh" du Tshiluba par "c", elle est loin de faire l'unanimité. A preuve, les faits suivants: -la version en Tshiluba de la Constitution de la RDC, promulguée en 2008, continue à recourir à l'orthographe avec "tsh"; -la mention "Mille", sur le billet de banque de Mille Francs congolais, a été traduite par "Tshinunu" et non "Cinunu"; - certaines personnalités du Kasaï continuent à écrire leurs noms de famille avec "tsh": Mgr Tshibangu Tshishiku, ancien Recteur de l'Université de Kinshasa et archévêque émérite de Mbujimayi; Etienne Tshisekedi, leader de l'UDPS; Raymond Tshibanda, Ministre des Affaires Etrangères; la célèbre chanteuse Tshala Muana; etc... -le dictionnaire bilingue Français-Tshiluba et Tshiluba-Français, publié par Mathieu K. Mudingay en 2011.

Répartition géographique

Les populations qui parlent cette langue sont appelées les Baluba du Kasai désignés aussi sous le nom de Bena-Kasai (Ceux du kasai/ gens du Kasai. La terre qu'ils occupent s'appelait Matamba et s'appelle aujourd'hui le Kasai ou Kasai wa Balengela. Le premier terme pré-colonial Matamba englobait jadis le Katanga, le Maniema et le Sud-Kivu. Souvent quand l'on parle du Kasai, on a tendance à faire référence au Buluba-Kasai, donc au territoire occupé par les cilubaphones du Kasai. Ils sont composés de plusieurs tribus (Bisamba en tshiluba) singulier cisamba. Un cisamba est ensuite divisé en plusieurs clans(bifuku) singulier « cifuku » nommée aussi groupement, dans d'autres cas le clan est divisé en lignée <Mbelo/Mbelu>. Les Baluba du Kasai occupent le centre de la région du Kasai, la rivière Kasai marque exactement la limite ouest, le territoire de Mweka au nord, celui de Kole, et de Lusambo. À l'ouest le territoire de Kabinda, au sud celui de Luilu, et de Luiza. Voici quelques tribus Luba-kasai :

Cette liste ne permet pas de distinguer les grandes lignées comme Bashila-Kasanga, Bena-Kashiye, Bena-Tshinema, Bakwa-Kalonji de Byota, de clans comme Bena-Tshimungu, Bena-Tshibondo, Bena-Kambulu, etc. Bakwa et Bena- signifient « descendance de ... », ou « originaire de... ».

Ces groupes forment l'ethnie Luba ou communément « les baluba » précisément les Luba-Kasaï parce qu'il y a aussi une autre branche Luba dans la province du Katanga, et parle la variante Kiluba ou Kibemba.Toutes ces tribus (Bisa) sont subdivisée en plusieurs clans (bifuku) et lignées (Mbelo) puis grandes familles (Meku a dilolo ou Cyota). Cependant les Baluba du Kasai sont groupés en plusieurs branches : Bena-Lubilanji ou Baluba Lubilanji dans le Kasai-Oriental; Bakwa-Luntu et Bakwa-Konji dans le territoire de Dimbelenge et Ndemba, Bakwa-Nyambi et divers dans les secteurs de Bakwa-Nyambi dans le Territoire de Kamonia; les Bena-Lulua ou Bashilanga au Kasai-Occidental dans les territoires de : Ndemba, Luebo, Kazumba, Dibaya, Kananga, Kamonia, et les Bena-Mayi (Mayi-Munene) dans le secteur de Kabambayi territoire de Kamonia.

Le Tshiluba est la langue parlée dans les villes de : Kananga, Mbuji-Mayi, Tshikapa, Mwene-Ditu, Lusambo, Mweka etc. et le Kiluba se parle dans les villes du Katanga. Le Tshiluba fait le pont entre le Kiluba du sud-ouest du Katanga (Dilolo, Kolwezi, Likasi, etc.) et celui de la sous-région de Tanganyika.

Variétés

Dans ces deux provinces du Kasai, voire dans les quatre provinces du Congo (Kasai Occidental, Kasai Oriental, Katanga et Maniema), cette langue comporte quelques différences phonétiques et lexicales qui sont soit des synonymes soit de différences dues au système de transcription. La phonétique allemande, flammande, française ou wallone, anglaise et portugaise ont introduit de l'extérieur de différences que les élèves luba ont aujourd'hui intériorisées. Quelques exemples :

  • les sons p (lèvres rapprochées et non fermées) et - h dans les mots lupemba et luhemba (kaolin), ou encore la localité deLupatapata / Luhatahata sans oublier Ci-/Tshi-luba' et Ki-luba (kaolin.

En RDC,il n'y a aucune institution chargée de réglementer la grammaire et l'orthographe de cette langue, raison pour laquelle le ciluba standard n'est pas véritablement définit. Le ciluba tel que officiellement parlé et écrit au Kasai oriental, au Kasai occidental, dans le Katanga ou dans le Manyema est régionalement différent. Voilà la raison pour laquelle il y a tendance à croire qu'il en existe plusieurs variantes régionales alors que cette hypothèse est fausse. Les différences sont très minimes, souvent elles sont phonétiques et grammaticales comme on en trouve partout dans le monde.

Il existe une prononciation classique et une prononciation traditionnelle ou rurale. Par exemple :

Il existe d'autres régionalismes tels que ceux des baketes et des bakwa-mfuyi, qui sont aussi à considérer comme des variantes du tshiluba, car tous ces luba-phones se comprennent toujours malgré les différents accents et les variations phonétiques et sémantiques.

Dans le langage courant, on désigne le parlé du Kasai Occidental sous le terme de « Cena-Lulua » et celui du Kasai oriental sous le terme de « Ciluba-Lubilashi». Mais il y a une autre réalité plus profonde, car dans chacune de ces variantes, il y a aussi une série d'autres variantes. « Cena-Lulua », « Ciluba-Lubilash», "Kiluba ou Cena-Katanga" n'excluent pas de variantes sous-régionales.

Les noms des variantes régionales ou sous-régionales en « Ciluba » prennent souvent les préfixes « Cena » et « Cikwa » suivit d'un nom d'une tribu, clan ou du lieu ou il est parlé, ainsi donc nous avons :

  • Cena-Mfuamba (Ciluba Cia Bena-Mfuamba)
  • Cikwa-Luntu (Ciluba cia Bakwa-Luntu)
  • Cikwa-Nyambi (Ciluba cia Bakwa-Yambi)
  • Cikwa-Dishi ou Disho (Ciluba cia Bakwa-Dishi ou Disho)
  • Cikwa-Kalonji (Ciluba cia Bakwa-Kalonji)
  • Etc.

/Cikwa et Cyena signifient « le parlé de... » ou « Comme/tel que parlé par.. » ou tout simplement « parlé de ». Il existe aussi une différence entre les villes et les villages. Au village, le Ciluba est encore parlé dans ses formes les plus pures alors que les parlés de grandes villes sont moins pures avec beaucoup de mots d'emprunt surtout au français mais aussi à d'autre langues du Congo tel que le Swahili, le Kikongo et le Lingala. C'est ainsi on parle de « Ciluba Cia Kananga », « Ciluba Cia Mbuji-Mayi », « Ciluba Cia Tshikapa », "Ciluba cya Kolwezi" ou encore « Ciluba cia Mwene-Ditu », etc.

Statut officiel

Le Tshiluba a le statut de langue nationale au Congo-Kinshasa au côté du kikongo, du swahili et du lingala. Le français est la langue officielle du pays.

Notions

Il n'existe pas de masculin feminin en ciluba, mais néanmoins il existe certains mots et expressions pour designer un homme ou une femme dans une situation quelconque.

le pluriel se forme en modifiant le préfixe tout en gardant le suffixe. Exemple :

  • muntu = bantu; le mu est remplacé par ba mais le suffixe ntu est maintenu
  • di-tunga = ma-tunga / pays
  • lu-endu = ng-endu
  • ci-ntu = bi-tu
  • ka-saka = tu-saka
  • etc.

Il existe aussi de mots invariables comme : mfumu, lufu, nhima, bidia, bukula, etc.

Prononciation

Vocabulaire

Culture

Le tshiluba est aussi la 2e langue musicale du Congo-Kinshasa après le lingala. Il est la langue du Kasala, du Cinkimbwa et du Mutuashi. Il existe aussi d'autres styles de culture comme le Tshanga.

Tshala Muana chante principalement en ciluba et elle est la plus grande vedette de l'expression Luba qu'on ait connu à ce jour, d'autres groupe sont aussi connus c'est les « Bayuda du Congo », etc. Le ciluba est aussi la deuxième langue préfèré des artistes de la musique populaire de kinshasa (la rumba congolaise)après le Lingala; souvent dans leurs chansons ils y insèrent des paroles et morceaux de musique en cette langue du Kasai.

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